Des publications relatant des perturbations du bilan thyroïdien par la biotine sont dernièrement parues, éclipsant d’autres interférences pouvant gêner le clinicien. Nous rapportons deux observations d’interférence avec le dosage des hormones thyroïdiennes.

Cas 1 : un bilan thyroïdien a été réalisé (plateforme Roche^®) chez un homme de 25 ans avec antécédent d’insuffisance somatotrope : TSH normale à 0,4mUI/L (n<4,2) en regard de T4L élevée à 44pg/mL (n<17) et T3L élevée à 14,6pg/mL (n<4,4). Le patient était euthyroïdien cliniquement. Ce prélèvement a été contrôlé normal sur la plateforme Siemens Centaur^® : TSH à 0,75mUI/L (n<5,5), T4L à 13,2pmol/L (n<14,8) et T3L à 4,9pmol/L (n<4,2).

La société Roche a mis en évidence des anticorps anti-streptavidine interférant avec sa technique de dosage.

Cas 2 : la survenue d’un AVC ischémique sur ACFA chez une patiente traitée pour une hypothyroïdie d’Hashimoto a incité au contrôle du bilan thyroïdien : TSH normale à 2,4mUI/mL mais T4L élevée à 27pg/mL (n<18). L’arrêt du traitement n’a pas modifié la T4L, mais la TSH a augmenté (12,4mUI/L). Un adénome thyréotrope et une résistance aux hormones thyroïdiennes (par analyse génétique) ont été écartés. Les explorations ont retrouvé un variant du gène de l’albumine en faveur d’une dysalbuminémie familiale hyperthyroxinémique (DFH).

La DFH [1Cartwright Clin Chem 2009 ;

Cliquez ici pour aller à la section Références] et la présence d’anticorps anti-streptavidine [2Favresse Clin Chem 2018 ;

Cliquez ici pour aller à la section Références] sont considérés comme rares. Leur reconnaissance permet d’éviter des explorations inutiles et des traitements inadaptés : choix de la technique de dosage dans le premier cas et surveillance exclusive par TSH dans le second.